jeudi 23 juin 2011

Caleçon


A table, dans un au mépris total et assumé du respect des droits fondamentaux de l'ado, nous nous adonnons a une petite séance de torture gratuite sur le sujet du boxer qui dépasse du jean et l'utilité de la ceinture. Nous avons eu droit a un argumentaire fort convaincant: "Mais la ceinture ça me gêne et si je suis pas comme ça, je ne me sens pas bien"(et là je me suis dit "Ca c'est dans la boite, ça fera une facétie de plus!"). Soit, le slip émergeant hors du pantalon est une source de bien être. En même temps, vingt ans plus tôt, nous étions fiers de nous promener avec des jeans troués et élimés, parfois acquis plus chers en l'état. Enfin moi, je serais toujours fier, mais comme je serais bien le seul, je ne le fais pas! Et mes santiags, et mon perfecto, mes cheveux... Je m'égare, il me faudrait un autre blog pour expurger ces frustrations.
Le lendemain matin, aux alentours du petit déjeuner familial (que chacun prend dans son coin), la petite soeur, en pleine découverte de sa condition d'homo erectus, s'accroche au bas de pyjama de Yannis:
"Hé tu vas me baisser mon pantalon" lui interjette-il.
"C'est pour l'ajuster pour que l'élastique de ton slip apparaisse" je lui réponds.
"Mais je n'ai pas de caleçon en dessous!"
Sa mère : "Comment ?? C'est dégoûtant! Et tu le portes depuis combien de temps ton pyjama??"
Moi: "Sûrement un mois, voire deux ou trois... J'ai trouvé: jusqu'à ce qu'il soit trop petit!"
L'accusé: "Trois ou quatre semaines..."
Je trouvais ma "facétie" un poil courte la veille et Yannis a dû avoir le même avis car ça me fait une suite bien sympathique!
S'en est suivi une logique avalanche de réprimandes déversée par la génitrice outrée .
N'empêche que ma première évaluation n'était pas loin de la vérité, et encore il a pu minimiser...

jeudi 9 juin 2011

Chantier


Au cours d'un we rallongé, je me décide à attaquer la réfection de la terrasse. Mon travail générant quelques gravats, je pense a cet instant qu'il serait judicieux que Yannis vienne me donner un coup de
main pour les ramasser. Je le convie et il descend l'escalier en trombe, tente d'en ouvrir la barrière, celle qui empêche sa petite soeur de l'emprunter, dans la course. La barrière est prévue pour résister aux assauts d'un bébé mais certainement pour un usage d'une telle violence et évidemment il l'emporte dans son élan. Sans maitrise la puissance n'est rien... Je commence a calculer le bilan et et j'en arrive a la conclusion que pour m'économiser dix minutes d'efforts, je vais en perdre dix à replacer et à réajuster la barrière. Vert de rage, je le renvoie dans sa chambre accompagné de quelques qualificatifs représentatifs de ma colère, car c'est en effet la deuxième fois en une heure que cela arrive!

Le lendemain, je m'apprête a préparer du mortier, toujours pour cette même terrasse, et je demande a Yannis de me remplir une bouteille d'eau dans la piscine (l'eau de celle-ci est a remplacer). Sous mes
yeux ébahis il chausse un de mes gants de travail avant de plonger sa main avec la bouteille dans l'eau. Je le stoppe de justesse et l'interroge sur la signification de son action et il me rétorque "ben hier quand t'as rempli toi même la bouteille tu l'as fait avec le gant". Je reste sans voix un court instant. Effectivement je plaide coupable et reconnais les faits: la flemme de retirer mon gant, je l'ai plongé dans l'eau avec la bouteille... Mais je ne pensais pas que mon acte aurait une telle portée dans l'esprit torturé de notre adolescent! Évidemment je débriefe avec lui, le ton un tantinet teinté d'exaspération et lui explique qu'avec son manque de réflexion, il a une fois de plus repoussé les limites de l'imaginable.

Je sentais bien que ramasser les gravats n'avait que peut d'intérêt a ses yeux, et je le comprenais aisément. Le lendemain, je lui confie ne tâche un peu plus sympa et lui demande de desceller quelques briques rouges faciles. La tache le valorise et il part motivé! Quelques briques plus tard, il quitte son poste. Je vais voir si tout s'est bien passé et, Ô surprise, je trouve le parasol déployé. Il veut bien bosser mais il faut que les conditions soient adaptées! En même temps, il faut pouvoir tenir le coup sous le caniard francilien de début juin... Agacé de constater que le parasol sans surveillance pourrait être endommagé par une rafale, voire pire, je confirme avec ma douce que le garnement n'est pas habilité à le manipuler, ce qui
s'ajoute aux chefs d'accusation. Après quelques remontrances d'usage, je fais mon entrée sur le chantier et je lui signale qu'il est temps d'aller chercher ses gants car je ne vais pas tarder à avoir besoin des miens. De loin je le vois se diriger vers l'escalier qui conduit à sa chambre (le même qui a été sinistré par deux fois lors de ses passages en finesse). Interloqué, je me décide a procéder a un contrôle inopiné et me rend dans sa chambre. J'ai un détecteur de sottises assez affuté puisqu'effectivement il était en train d'enfiler
ses gants de VTT!

Quel enchainement, quelle faculté a prendre invariablement la mauvaise décision... Ce qu'il y a de bien avec Yannis, c'est que lorsqu'on est un peu stressé ou de mauvaise humeur, il est tout bonnement inutile
d'inventer des raisons fallacieuses pour se défouler sur lui, il est toujours prêt a en fournir une parfaitement valable!

jeudi 29 avril 2010

Overbooké...



Après une dure journée de labeur, j'entame le trajet de retour vers mes pénates et en chemin je téléphone à la maison. Yannis décroche.
  • Allô?
  • C'est Brice
Cette information que je donne entraîne habituellement un "Ca va? Tu veux parler à Maman?", mais là:
  • Qu'est-ce que tu veux là parce que je n'ai pas le temps de te parler?
Le premier réflexe qui s'impose est de répondre "Attends que je rentre à la maison, je vais t'apprendre à prendre le temps de me parler", mais je réfléchis quand même un tantinet et imagine qu'il y a une situation à gérer avec la dernière née (3 mois), que Yannis en est peut être partie prenante et que si sa réponse semble un peu exagérée, il a réellement des préoccupations importantes à cet instant. Toutefois:
  • Pourquoi, qu'es-ce qui se passe?
  • Je suis en train de rentrer des bûches pour la cheminée
  • Attends que je rentre à la maison, je vais t'apprendre à prendre le temps de me parler!!!!

vendredi 9 avril 2010

Rush matinal





Habituellement, Yannis est toujours prêt a l'heure le matin et, lorsque je suis chargé de le déposer, il m'attend dans les starting blocks, devant la télévision. La procédure standard qui annonce un départ imminent débute par une annonce de ma part qui retentit dans la maison:
"Yannis, 3 minutes!!"
C'est le signal indiquant que je viens de m'extraire de la salle de bain et qu'il ne me reste plus qu'à enfiler mes vêtements avant de décoller.


Une fois n'étant pas coutume, à la suite de mon annonce, le garnement réponds un inhabituel "Déjà???" alors que je ne suis pas plus matinal que d'ordinaire.
Yannis finit de s'apprêter et finalement décoche une alerte "59!!!". Le planning impose de quitter la maison a 08:00 pour être dans les temps.
Ça m'agace, il était a la bourre et finalement c'est lui qui me rappelle a l'ordre. Mais la fanfaronade fut de courte durée car le contrôle qualité se déclenche automatiquement suite a un enchainement qui parut anormalement rapide: "tu t'es brossé les dents?" lui assène sa mère. Le timide oui impose un contrôle inopiné du taux d'humidité résiduel de la brosse attendu après une utilisation récente.


Nada, pas une goutte, la brosse n'a visiblement pas été sollicitée.
Retour à la case départ: brossage de 3 minutes réglementaires. L'épée de Damoclès d'un retard entrainant une retenue se rapproche de sa tête au fur et a mesure que les minutes s'écoulent.
En beau père parfaitement indigne, ma bonne humeur croît en même temps que je sens le stress gagner le collégien.
Pour finir, je decide de ne pas l'accabler et de faire le léger détour qui permet de le déposer juste devant la grille et je le lâche  sur le fil du rasoir...

mardi 16 mars 2010

Parking...




Eh bien le bilan de ce week end affiche un bel effort de Yannis pour nous alimenter en matière première pour faire vivre ce blog! Notamment l'épisode du parking: comme nombre de famille le week end, nous prenons un plaisir intense à nous immerger dans la culture suédoise, se battre pour trouver une place pas trop loin de l'entrée, avancer difficilement sur le sentier de la visite, profiter d'une si courte demi-heure d'attente à la caisse pour se délasser et, Ô joie, pouvoir se méditer une autre éphémère demi-heure en gettant notre numéro au retrait des marchandises... Vous avez compris que les Déchiens etaient de sortie à Ikéa!
Lors de l'ultime torture au retrait des marchandises, excedé je propose a Delphine de gagner du temps et d'aller charger la voiture pendant qu'elle attend la bricole qui nous manquait pour pouvoir quitter cette enfer. Évidemment, nous n'avions pas mémorisé l'identifiant de l'allée ou étaient stationnées nos voitures donc je la rassure et lui promets de revenir lui dire.
Nous, le garnement de service et votre blogger preferé, voilà donc en chemin avec nos deux caddies remplis a rabord (effectivement Ikea a ferme le magasin apres notre départ pour rupture de stock!). Arrives a la voiture, je demande a Yannis d'aller, pendant que je charge, prévenir sa mère que les voitures sont dans l'allée "P". Je vous prie de consciencieusement noter ce détail, vous saisirez son importance dans la suite de l'affaire.
Deux lumbagos et une scoliose plus tard, le reste de la famille me rejoint et j'entends la voix de Delphine à leur approche "tu vois que cela ne pouvait pas être '7'!".  Effectivement cela ne pouvait pas être 7 puisque les allées sont identifiees avec les lettres de l'alphabet... Mais ce qu'avait retenu Yannis de sa mission impossible était "allée 7, pas loin du panneau Ikea family" (il ne peut y en avoir qu'un, c'est évident...).
Sortir muni de son cerveau fait pourtant partie des consignes invariables, mais rien n'y fait et nous avons effectivement retrouve a notre retour le précieux organe intact dans sa chambre, expliqant l'inaptitude momentanée a assumer la moindre tache (nan je déconne, en fait c'est juste un ado et il parait que tout est normal...)






jeudi 28 janvier 2010

Le respect des consignes...

Il y a deux Week-ends de cela, Yannis et deux de ses camarades se sont retrouvés dans sa chambre pour passer l'après midi comme cela se passe souvent le samedi.
Cela a rapidement tourné à la guerre: deux d'entre eux étaient perchés sur le lit mezzanine et un était resté en bas, les munitions étaient des balles en mousse, des peluches et des doudous.
Les horreurs engendrées par ce conflit ont très vite entraîné l'un des garnements, le plus petit, à venir se plaindre. L'ONU envoie donc deux de ses émissaires les plus influents (euh... sa mère et moi même!) mettre bon ordre à cette bataille. Nous ne fîmes évidemment aucun détail au cours de notre mission et tout le monde fût recentré.
Le rapport de la mission fut on ne peut plus clair: la chambre n'est pas un champ de bataille, le chahut est proscrit et les jeux autorisés sont:
  • Les jeux de société
  • Le babyfoot
  • La DS en "Workgroup"
Les activités plus "physiques" doivent se dérouler à l'extérieur.

Le week end d'après deux couples d'amis vinrent nous rendre visite pour découvrir la petite soeur de Yannis récemment venue au monde (le 04/01, nous attendons évidemment vos félicitations en commentaires!). L'un des deux couples se sont déplacés en troupeau... en fait ils sont venus avec mon filleul et son petit frère, nettement plus jeunes que Yannis, mais la différence n'a pas empêché au moins les deux plus grands de s'entendre comme larrons en foire...
Vous vous souvenez des consignes précédemment énoncées, genre "le chahut est proscrit", et bien une semaine plus tard, elles on évidemment été correctement assimilées, preuves à l'appui:



Le reporter sans frontière (je vous assure, il n'y a pas de frontières aux bêtises qui peuvent sortir de sa bouche...) n'est autre que le père. Malheureusement, dans la même veine, de nouveaux conflits éclatèrent, et l'escalade de la violence fit une nouvelle victime collatérale: un doudou parfaitement innocent fut atrocement mutilé après un atterrissage au sommet de la lampe halogène dégageant une température élevée. La victime agonisante dégageait une odeur nauséabonde, comme si l'intention non avouée de cet acte était une attaque chimique... Les images sont évidemment trop horribles pour figurer sur un blog d'enfant (en fait on en a pas).

Evidemment Yannis n'a eu qu'un rappel à l'ordre, les autorités considérant la présence du reporter était une émulsion pour dépasser les limites si fraîchement rappelées...

jeudi 17 décembre 2009